INTRODUCTION A LA SOCIOLOGIE ET AUX ENJEUX DU NUMERIQUE
INTRODUCTION GENERALE
Définition de la sociologie :
• Analyse des relations entre comportement humain et milieu social
• Enoncer des lois sociales du comportement humain
• Trois niveaux de lecture encastrés :
- macro = société globale
- méso = groupes intermédiaires
- micro = relations inter-individuelles
Introduction de l’ouvrage
Nos sociétés et les comportements humains se sont déployés dans une première phase
suite à la centralité de toute une série de valeurs.
Une de ces valeurs est par exemple celle de la famille et donc la loi a prévu toute une
série de dispositions relativement à celle-ci. La loi a toujours protégé la notion de famille
traditionnelle car elle est centrale et stabilisatrice, d’où la difficulté durant des décennies
de divorcer.
Deux grands mécanismes du divorce auparavant :
- faute grave dans le chef d’un des deux partenaires (adultère)
- consentement mutuel
Les réalités de la société ont vu ces mécanismes évoluer vers plus de facilité.
Une nouvelle loi sur la divorce a donc été promulguée, incluant de nouvelles procédures
et modalités afin d’accélérer la procédure de divorce.
A présent, les deux mécanismes sont les suivants :
- la désunion irrémédiable constatée après 6 mois de séparation
- consentement mutuel
Il s’agit d’une traduction juridique d’une évolution sociétale de l’image de la famille
traditionnelle vers d’autres modèles de familles : recomposée, monoparentale, parents
homosexuels,…
Evidemment, certains individus se sont insurgés contre ces changements qui mettaient
supposément la société en danger.
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,En sociologie,
• Valeurs
- De 1750 (Montesquieu) à 1950 (Parsons) : concept central en sociologie car elles
permettent de comprendre le déploiement des comportements humains
- Croyances communes partagées par tous les membres d’une société
- Transmises par communauté d’appartenance (famille, école, monde professionnel)
Ces valeurs ont véritablement valeur d’autorité et font l’objet d’une adhésion par tous les
membres d’une communauté. Toutefois, ces croyances communes vont tendre à
s’estomper, à s’effriter.
• Accords normatifs
- Depuis 1950 environ, ils apparaissent comme clé de compréhension des
comportements humains
- Production, négociation dans le cadre d’une action collective plus locale
Exemples de passage de valeurs à accords normatifs :
- Travail années 50-60 : lutte des classes dans laquelle la classe ouvrière était unifiée par
une dénonciation commune du poids du management imposé par les patrons VS
travail années 80 : management qui a détricoté cette homogénéité des classes sociales
car les salaires sont à présent négociés individuellement
- religion : le modèle dominant dans nos sociétés était marqué par l’emprise du
christianisme mais depuis les années 50 ce corpus s’est émietté avec l’émergence de
nouvelles spiritualités sapant ainsi l’homogénéité du christianisme
1. Distinction entre valeurs et normes
- Niveau sociétal / collectif local : les accords normatifs entre individus de base se
situent à un niveau local, contrairement aux valeurs qui sont d’ordre sociétal
- Le rôle des élites professionnelles (syndicats, autorités religieuses) était très visible au
niveau de la définition des valeurs alors que ce sont les acteurs ordinaires qui le sont
dans la définition des normes.
- Sens donné à l’action par les valeurs, par une instance unique supérieure : dans le
champ religieux par exemple, c’était Dieu qui donnait sens aux actions et les individus
orientaient donc leurs actions en conséquence. Dans les accords normatifs, le sens est
construit pas les individus eux-mêmes.
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,2. Perte sens valoriel
- Normes = nouvelles croyances dans un monde où assurance du Progrès ( sens valoriel
commun sous-jacent au sens de fonctionnement de la société avant les années 1950
dans lequel on avait la centralisé de la vision d’une amélioration constante du monde et
du fonctionnement des sociétés) n’est plus garantie
- Des valeurs transcendantes (principe extérieur qui s’impose à l’Homme) aux normes
immanentes (fruit de la volonté des individus)
3. Les générations
- PBB et BB (baby-boomer) : valeurs
- X,Y,Z : normes
4. Le sens du travail
Changement dans le sens du travail depuis 50 ans : la place évolutive dans laquelle se
trouve le travail permet de comprendre le tournant civilisationnel de la société occidentale
PARTIE I : SOCIOLOGIQUE CLASSIQUE
Introduction
La sociologie va naitre, grandir et se développer peu à peu entre les années 1500 et
1800. On dit souvent que le premier sociologue en tant que tel est Montesquieu, mais il
existe bien évidemment des précurseurs sociologues, dont Nicolas Machiavel.
Ces années correspondent aux temps modernes, époque qui succède au Moyen-Age et
qui connait 3 phénomènes :
- la centralisation politique, alors que le M-A connait surtout le morcellement des
territoires
- l’émergence du marché, soit le développement du commerce notamment suite à la
découverte des Amériques (1492) ; on voit ainsi les premières formes de libéralisme
naitre avec l’apparition de lois telles que celles de l’offre et de la demande
- développement de l’idéologie de l’individu, lié au marché qui à entrainer l’égoïsme de
l’appât du gain
L’intérêt est la notion qui est l’appendice de la montée en puissance de la figure de
l’individu dans la société des temps modernes.
L’intérêt va être conceptualisé par Machiavel (1513) dans Le Prince et systématisé par
Montesquieu (1748).
Machiavel démontre que le monarque n’est pas le guide du peuple vers le salut, mais un
politicien intéressé par sa préservation propre : c’est là que nait l’intérêt politique du
monarque. Avant cela, la vision du monarque était plutôt morale et philosophique de la
posture de l’action et de la réalité de ce que représentait un monarque dans les
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, différentes contrées continentales européennes : il était le représentant de Dieu sur Terre
et était investi de mener son peuple vers le salut.
Une révolution mentale va alors apparaitre et on va voir dans le monarque le fait que ce
dernier est un stratège calculateur avant tout préoccupé par sa survie politique et celle de
son Etat.
L’intérêt économique va également apparaitre à cette époque et on va se rendre compte
que ce dernier pourrait permettre de créer un équilibre des intérêts dans la société ce qui
permettra de poser un regard plus positif de l’Homme sur sa place est sa capacité à
constituer un contre-poids dans la société.
Plusieurs auteurs se sont accordés pour dire que l’intérêt devient entre 1500 et 1800 une
notion centrale : l’égoïsme va se développer, l’intérêt va être vu comme le plus grand
monarque de la terre. Tocqueville pensait que cet intérêt individuel était en marche pour
devenir l’unique mobile des actions humaines.
Un second facteur explicatif des conduites humaines se retrouve dans les valeurs telles
que la puissance des sentiments, et des passions, la centralisé de l’honneur, etc.
Le contrepoids valoriel va être mis en évidence par les travaux de Montesquieu.
En ce qui concerne le sens donné à l’Histoire humaine, soit l’instance supérieure
régissant l’activité humaine, la Raison comme transcendance laïque va remplacer la
Religion. Cette raison va se définir comme étant a-religieuse. Cette Raison peut être soit
systémique, soit directionnelle. L’égalité représente la notion transcendante de Progrès
vers laquelle les actions dirigées par la Raison directionnelles convergent.
Chapitre 1 : Machiavel
• Axe 1 : Mantenere lo stato révèle l’objectif de survie poursuivi par les monarques dans
le début des années 1500 dans le contexte Florentin.
Cet axe permet de percevoir la conception instrumentale par Machiavel du
comportement humain, plutôt qu’une conception valorielle de l’action.
Ce premier axe illustre donc la volonté du souverain de se conserver lui et l’Etat qu’il
incarne dans une perspective de maintien ou d’amélioration de sa position.
Dans sa description de l’action politique du prince, il y a la mise en perspective d’une
approche instrumentale, sans intervention des valeurs : on est dans une logique de
conservation de soi inspirée des caractéristiques de la situation concrète vécue.
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