Julie Polomé
Psychopathologie de l’adulte – Mr Didier
1. Introduction
Un monde sans fou :
- Psychotiques morts dans la rue ou en prison, 1/3 des sdf souffrirait de maladie
- Histoire de la psychiatrie : antipsychiatrie, psychothérapie institutionnelle…
- Réeducation de la maladie (cognitivo-comportementale) améliorer la fonction cognitive pour
la réinsertion
- Lien entre neurologie (cerveau) et psychiatrie (maladie de la psyché)
- Raison économique qui influe sur la façon de percevoir le trouble psychique
Histoire de la psychiatrie
Antiquité, moyen âge
grand enfermement (1656)
Pinel 1793 – libère les fous mais peu de soin
Camps de concentration (1945) – la moitié de la population asilaire meurt de faim et de froid pcq
pas accès au marché noir / 30% des patients échappés ont pu se réadapter
révolution dû au traumatisme de la guerre
- psychiatrie hors des murs (Bonnafé)
- psychothérapie institutionnelle (Tosquelles…)
- antipsychiatrie (Laing et Cooper) -> systémique (Bateson)
- psychotropes 50’ (antihistaminique / chlorpormazine (1952) / imipramine, antidepresseur
tricyclique (1957) / antituberculeux iproniazine (antidep 1957) / benzodiazépine, valium (1960)
- technique diagnostiques DSM CIM (trop de pathologie / 5 axes : troubles cliniques, trouble de
la personnalité et retard mental, affections médicales générales, troubles psychosociaux et
environnementaux, évaluation globale et fonctionnement
de nos jours : antipsychiatrie et psychanalyse, DMS et biologie
Quels moyens de soins dans les asiles ?
Bains, médicaments (opiacés et barbiturique), contention, technique de choc…
- Wagner von Jauregg (fin 1800) : malaria thérapie pour les démences syphilitiques (quinine)
- La cure de Sakel (1933 – 60’) : coma insulinique
- Crise d’épilepsie (provoquée par une injection de cardiazol, puis électrochoc 30’ - auj)
- Lobotomie (chirurgie du cerveau)
Deux modèles de la maladie :
Pasteur (extérieur, espèce morbide, agent externe botanique, tomber malade, qualitatif du normal et
pathologique)
VS
Hippocrate (humeurs, intérieur, déséquilibre hypo ou hyper, quantitatif du normal et pathologique)
2. Les psychoses
Démences = processus évolutif déficitaire lié à un problème neurologique
Psychose adulte (chronique : schizophrénie, paranoïa, maniaco-dépression / aïgue : boufée délirante
aiguë, psychose puerpérale)
Psychose infantile
a. Schizophrénie
Historique :
Morel (1860) : démence précoce
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,Hecker (1871) : hébéphrénie
Kahlbaum (1874) : Catatonie
Kraepelin : démence précoce (3 formes : hébéphrénie, catatonie et paranoïdie)
Bleuler (1911) : dissociation des processus de l’association d’idées, perte de contact avec la réalité,
personnalité qui se désagrège Schizophrénie
Les différentes formes de schizophrénie :
- Hébéphrénie (type désorganisé)
- Paranoïde (différent de la paranoïa)
- Catatonique
- De type I (positifs) : hallucinations, délires, relâchements des associations, décompensation
brutale, capacités intellectuelles préservées, bonne réponse au traitement)
- De type II (négatifs) : manque d’expression émotionnelle, aboulie, anhédonie, retrait social,
pauvreté du discours, décompensation progressive, capacité intellectuelle diminuée, réponse
moyenne au traitement)
Tableau clinique :
- Dissociation qui entraine un syndrome de discordance
- Dépersonnalisation : perte du sentiment d’unité psychique et somatique
- Trouble du rapport au corps : inertie, hétéro- ou auto-agression / Image corporelle
déstructurée : entraine le refus du contact, stéréotypie, catatonie…
- Retrait du monde (pouvant aller jusqu’à l’autisme)
- Le trouble intellectuel n’est pas présent au début mais apparait dans le discours (mutisme,
discordance)
- Distorsion du langage, création de néologisme ou schizophasie (perte de la communication)
- Délires (peu systématique, peu cohérent), syndrome de l’automatisme mental (quelqu’un
pense à ma place, on vole ma pensée…)
Notion d’étiologie : modèle explicatif bio-psycho-social (facteurs psychiques, biologique et sociaux),
modèle diathèse (prédisposition) et stress
Facteurs :
- génétique (1% de la population dont 55% hommes, 17% chez les jumeaux dizigote, 48%
chez les monozygote
- virale : virus de la grippe pendant la grossesse (x7)
- neurotransmetteur : perte de substance grise (5%), anomalie cellulaire lié à des
perturbations développementales du 2e et 3e trimestre de grossesse, défaut neurologique
(depuis 96’ par Firth)
Psychologiques, cognitivistes et psychanalytiques : perte de la réalité et le ça envahit le moi
l’appareil psychique fonctionne comme celui d’un nourrisson : narcissisme primaire, fusion, toute
puissance, défaut d’unité psychique et corporelle, angoisses archaïques…
Le mécanisme hallucinatoire : l’appareil psychique réinvestit une trace mnésique d’une expérience de
satisfaction, alors il hallucine.
Antipsychiatrie et systémique : Bateson (1900’)
Etudes du rôle des paradoxes dans la communication, palo alto étude de la manière dont les
schizophrènes communiquent Schismogénèse = double contrainte 1956
b. Psychose chronique
B1. La paranoïa
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, Tableau clinique :
- Débute typiquement chez l’adulte vers 40-50 ans
- Personnalité du paranoïaque : méfiance, agressivité, haute estime de soi, possessivité…
- Délire vraisemblable et contaminant (qu’on peut croire) / Le plus souvent pas hallucination
mais interprétation formes typiques du délire : de revendication, de jalousie,
érotomaniaque, d’interprétation…
- Le paranoïaque est toujours convaincu qu’il est dans son droit l’interprétation délirante et
persécutrice (forme de persécution délibérées de la part d’autres identifiés ou non) est la clef
qui permet de tout comprendre, de tout expliquer…
- Pas de dissociation psychique, bonne image du corps souvent bonne adaptation
socioprofessionnelle.
Psychopathologie analytique (Freud) :
- Le phénomène qui correspond à la paranoïa est la jalousie
- 3 étapes du développement de la jalousie : la jalousie normale (blessure narcissique et le
deuil de l’amour perdu, issu du complexe d’Œdipe ou du complexe fraternel) jalousie par
projection (sa propre infidélité est projetée sur un autre, début de la jalousie délirante) la
jalousie délirante (projection d’une jalousie où l’autre du même sexe est inconsciemment
objet d’amour, défense contre une motion homosexuelle).
B2. La maniaco-dépression, psychose bipolaire
Manie et mélancolie décrite depuis l’antiquité, associée mi 19 e
Forme unipolaire (apparait vers 30 ans) et forme bipolaire (si on trouve au moins un accès dans
chaque sens, prédominance de la manie ou de la dépression – apparait vers 50 ans)
Tableau clinique :
La manie :
- Epidémiologie : 1,6% dans pop, génétique liens au premier degré (15 à 25%)
- Survient entre 30 et 50 ans, début brutal où la personne se sent envahie par l’euphorie
- présentation extravagante (parler sans arrêt, gesticuler, peu dormir, désinhibition sexuelle,
projet grandioses, dépenses inconsidérées…)
- pensée qui a un processus associatif hyper rapide (= fuite des idées)
- attention volontaire : quasi impossible, dégradation du langage parlé, écriture perturbée
- mémoire : hypermnésie et déficit de fixation pendant l’accès maniaque.
- Humeur : exaltée, instable et très lunatique, le comportement qui prédomine est celui du jeu
qui peut se transformer en agression
- Répercussion sur l’organisme : trouble du sommeil, insomnie sans fatigue, le métabolisme
s’emballe (mange et boit beaucoup mais maigrit, insensibilité au froid, tachycardie, hyper
salivation, hypersudation …)
- Adaptabilité à la réalité : généralement maintenue, forme de mégalomanie dans les projets
mais souvent arrive à en rire, parfois délire paranoïaques, de jalousie, d’érotomanie...
- Évolution : spontanée vers la guérison en 2 à 6 mois, avec traitement réduction de la durée
de la crise à 2 mois
La mélancolie :
- Début plus lent et moins typique, asthénie, difficulté à se mettre au travail, indécision,
insomnies
- Présentation : ralentissement psychomoteur, inhibition affective, intellectuelle et de volonté,
personne prostrée et inerte, immobilité, ne plus prendre soin de soi, parle peu, gémit, pleure,
voix monocorde, masque de tristesse…
- Idées : ruminations douloureuses autours de la culpabilité, le sentiment d’insuffisance,
autocaccusation (fautes anciennes auxquelles il accorde une importance démesurée),
dépréciation personnelle, caractère irrémédiables des choses, attente d’une catastrophe.
- Risque suicidaire : 15% de décès
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